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Boom Bap, vers un nouveau retour aux sources ?



Les origines du Boom Bap


Pour les plus néophytes d'entre nous, le Boom Bap est un des sous genres du Hip-Hop (avec, entre autres, la Trap, la Drill, le Grime, etc…) qui émerge au milieu des années 80 sur la côte Est des États-Unis et qu’on appelle grossièrement le “Rap Oldschool”.


C’est sur la East Coast et en particulier à New York, que le style se met en place. Il permet de donner une nouvelle identité aux morceaux et ainsi de rivaliser avec le fameux West Coast Rap, déjà bien placé à l’époque. Parmi les artistes précurseurs de ce style on peut citer le Wu-Tang Clan, A Tribe Called Quest, Nas ou encore The Notorious B.I.G.


En France, le rap arrive à la toute fin des années 80. Les artistes comme IAM et NTM reprennent ces sonorités qu’ils arrangent à leur sauce et, associés à des samples différents, c’est le Boom Bap qui définira plus tard les codes musicaux que ce qu’on appellera plus tard le Rap Français et que certains voient comme un mouvement réellement à part.




Une première renaissance


Après une domination du Boom Bap dans les années 90, le Rap Français change dans le courant des années 2000. Les samples laissent peu à peu la place aux instruments virtuels, les textes et les problématiques qui y sont traitées ne sont plus les mêmes, l’image des artistes se durcit et les morceaux visent un public plus large avec des thèmes moins engagés et des arrangements plus Pop.


Pour la première fois dans l’histoire du Rap Français, on voit apparaître la notion de Rap Oldschool, encensé par les puristes et qui s’oppose à cette nouvelle génération qui tente d’ouvrir le genre à de nouveaux horizons pour le meilleur comme pour le pire. Sur les bancs de cette “nouvelle école” on voit apparaître des artistes comme Diam’s, Sinik, La Fouine ou encore Sefyu.


Cependant, le Boom Bap - redevenu plus “underground” - n’a pas disparu. De nombreux artistes continuent de jouer avec les sonorités du New York des années 90 et peu à peu, la scène francophone voit apparaître de nouvelles têtes. En effet, au début des années 2010, de nouveaux groupes et collectifs émergent un peu partout comme 1995, l’Entourage, la Smala ou encore Black Syndicate. Dans la foulée, certains rappeurs sortent du lot. De ces collectifs on voit apparaître, entre autres, des rappeurs comme Nekfeu, Guizmo, Alpha Wann, Jazzy Bazz, Caballero, Seyté, James Deano, etc… mais d’autres comme Keny Arkana, Youssoupha, Hugo TSR (issu du TSR Crew) ou Orelsan parviennent à se faire une place plus ou moins en solo.


Parfois raillés par d’autres rappeurs - notamment à propos de leur âge ou de leur appartenance à une classe moyenne, voire aisée pour certains - ils ont pour point commun de renouer les liens avec un Hip Hop laissé de côté par le grand public. C’est en effet le Boom Bap new-yorkais et les groupes francophones des années 90 qui ont bercé leur enfance et ils expriment dans leur musique une certaine nostalgie vis à vis des anciennes sonorités.


Ainsi, c’est le retour des samples jazzy ou latinos, des beats secs et puissants, des scratchs effrénés, des morceaux sans refrains. Très vite, grâce aux talents d’écriture de cette nouvelle génération et aux nouvelles influences qu’elle apporte, la hype s’installe et les racines prennent. Le Boom Bap connaît une première renaissance.




Vers une nouvelle renaissance ?


Dans les années qui suivent, le Rap se diversifie. De nouveaux courants arrivent des quatre coins du monde, de nouveaux mélanges se font et des styles, comme la Trap ou la Drill avec leur tempo plus lent (ou plus rapide, question de point de vue) et leurs refrains chantés à l’autotune finissent par reprendre le dessus et le Boom Bap se voit encore une fois relégué au second plan. Ce n’est pas pour autant qu’il s’efface, de plus en plus d’artistes portent haut et fort ses codes et ses valeurs. On peut en citer quelques-uns comme Demi Portion, Furax Barbarossa, le Bon Nob, Davodka, Swift Guad, l’Hexaler ou encore Youssef Swatt’s. Ces derniers, bien que moins largement diffusés sont très productifs et continuent de s'accrocher à un genre qui leur est cher.


Néanmoins, depuis quelques mois, on observe une sorte de retour aux sources chez certains rappeurs très newschools. Ainsi, des rappeurs qui semblaient avoir tourné la page pour des courants plus récents comme Soso Maness, Rémy, Caballero & JeanJass ou PLK ressortent des morceaux Boom Bap. Même les albums Bande Organisée et Classico Organisé contiennent des morceaux dans ce style-là.



Serait-on en train d’assister à une seconde renaissance du Boom Bap ? Peut-être bercés par la même nostalgie qu’il y a 10 ans, les rappeurs semblent vouloir retrouver le style de leurs débuts et de nombreux nouveaux arrivants l’utilisent comme un hommage aux groupes de leur jeunesse. Même le youtubeur Inoxtag, qui semble plus friand de Trap ou de Drill, met à l’honneur le Boom Bap (avec un gros couplet du Bon Nob) dans sa vidéo du 28 mais 2022 mettant la lumière sur ce rappeur (parmi d’autres) par la même occasion.


Le Boom Bap prouve encore une fois qu’il est, malgré tout, indémodable et qu’il est capable de rassembler plusieurs générations, là où nombre d’autres styles et courants musicaux s’y sont cassé les dents. Il n’est donc pas impossible, dans les prochaines années, de voir arriver tout un tas de nouveaux artistes qui parviennent à remettre le style sur le devant de la scène.

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